Frédéric et Sylvie Poirier, dans le local des onduleurs, au pied du bâtiment photovoltaïque. © G. Baron

Au sein de leur exploitation laitière, Frédéric et Sylvie Poirier ont installé des panneaux photovoltaïques. Pour valoriser la production d’électricité à la ferme, ils utilisent un système afin d’optimiser l’autoconsommation.

Produire de l’électricité à la ferme, c’est bien, la consommer sur place, c’est mieux. Ce raisonnement est en vigueur au Gaec de la Doudetterie, à Saint-Aignan-sur-Roë, dans la Mayenne. « Ce n’était pas forcément l’idée à la base du projet en 2015, avoue Frédéric Poirier. Nous avions besoin d’un bâtiment de stockage. Le photovoltaïque, c’était l’opportunité de le financer et de diversifier le revenu. Un commercial venu à la ferme nous a parlé d’autoconsommation. » Après six mois de réflexion et de rencontres avec de nombreux commerciaux et conseillers, Frédéric et sa femme Sylvie ont choisi l’autoconsommation et retenu Inno-Watt, qui les avait informés en premier.

Moins de dix ans de retour sur investissement

La toiture est divisée en deux parties. Une surface de 507 m², d’une puissance de 99,9 kWc (1), a une production destinée à être revendue 0,1125 €/kWh. Le reste occupe 72 m² de toiture pour une puissance de 12 kWc. Cette production est destinée à l’autoconsommation. « D’après les calculs réalisés avec Inno-Watt et l’entreprise Enerfox, vers qui nous avons été dirigés, le retour sur investissement devrait se faire en dix ans. Au vu de la hausse du prix de l’électricité, ce sera même plus rapide a priori, sourit Frédéric, alors que nous revendons le surplus à perte. » En effet, ce qui n’est pas consommé sur place est revendu à EDF 0,06 €/kWh, tandis que l’électricité achetée au fournisseur coûte environ 0,11 €/kWh.

« Dans ces conditions, l’optimisation de l’autoconsommation est primordiale pour devenir rentable. L’entreprise mayennaise Enerfox s’était lancée depuis peu, nous avons été la première ferme à travailler avec eux. Ils ont étudié pendant plusieurs mois toutes nos consommations électriques, avant de déterminer les optimisations à effectuer. Par exemple, les chauffe-eau (de l’exploitation et de la maison) et le racleur automatique fonctionnaient, auparavant, autant que possible la nuit pour valoriser les heures creuses. »

Pilotage intelligent

Désormais, le boîtier Enerfox analyse les prévisions météo et adapte le rythme des consommations. Selon l’ensoleillement et les températures prévues le lendemain, les chauffe-eau et le racleur s’activent plus ou moins dans la nuit, de manière à trouver l’optimum entre les besoins en énergie et la production photovoltaïque. Le logiciel intelligent s’enrichit chaque jour en apprenant des écarts entre les productions et consommations annoncées et celles effectives. « Cela fait six mois que ce système est en place. Entre juillet et décembre, nous avons déjà observé une baisse de la facture électrique d’environ 200 € par mois, soit 2 500 € par an. »

La réflexion en cours est désormais de remplacer le tank à lait à détente directe par un tank à eau glacée. Enerfox et Fullwood-Packo ont d’ailleurs reçu un prix au Space 2018 pour la combinaison de ces deux technologies.